Après une balade au parc Jean-Jacques Rousseau d’Ermenonville, nous avons suivi les pancartes « salon de thé ». Au bout de la rue principale, nous avons découvert un lieu hors du temps : Les Rêveries dans la théière.
Des fleurs, partout. Des petites fées, des noeuds en tissu, des théières. Des papillons, des cages à oiseaux, des mots de bonheur inscrits à chaque coin du jardin.
Après avoir traversé la boutique du rez-de-chaussée et monté quelques marches, nous arrivons dans un monde de rêveries. Un salon de thé intérieur où se bousculent ours en peluche, cactus et vieilles machines à coudre.
Mais surtout, un grand jardin, où de nombreuses tables sont disposées sous forme d’îlots. Tous portent un nom féérique.
Tout comme le nom de l’établissement, Les Rêveries dans la théière, qui fait référence à l’oeuvre majeure de Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire. « Mais aussi à la lampe d’Aladin« .
La carte, elle aussi, nous transporte, avec son champ lexical du monde merveilleux. « Formule petit lutin, fée, ogre… » On tourne les pages, émerveillées par toutes ces formules et plats magiques. Une soixantaine de thés bios sont proposés. Pour le déjeuner, des formules à base de quiche (ce midi par exemple : quiche figue bacon, ou artichaud chorizo) et des soupes du jour sont à la carte.
On trouve aussi des glaces, « avec des parfums qui ressemblent au jardin » .
Denis Chabanas prend notre commande. Nous choisissons une formule goûter, un thé glacé et une limonade bio. Dans une petite assiette fleurie, quatre morceaux de gâteaux cuisinés par Anne Chassignon. « Tous les gâteaux sont sans gluten, parfois sans lactose. Je prévois de convertir la carte au vegan pour proposer, en septembre, une nouvelle formule : la licorne vegan. » Tout est bio. Et surtout, chaque recette fait référence au jardin. « C‘est mon inspiration. Ce qui est important, c’est la correspondance des sens, associer la nourriture au décor. On travaille à base d’huiles essentielles, c’est ma poudre magique« , sourit Anne Chassignon.
Elle se plait à faire deviner aux clients les ingrédients de chaque gâteau. Tâche difficile. Aujourd’hui, à la carte de la formule goûter : un brownie chocolat blanc et verveine citronnée qui pousse dans le jardin, un cake sans gluten et sans lactose avec pavot, curcuma, patate douce, un gâteau au chocolat avec de l’anis, qui renforce le goût chocolaté sans amertume, un crumble framboise ananas, myrtille, géranium, et une crème yaourt au soja, parfumée à la bergamotte.
Le salon de thé a ouvert voilà 11 ans. « On a acheté une maison de campagne assez délabrée. On était un peu illuminés« , se souvient l’ancienne professeur de français. Le couple a un coup de coeur pour le parc Jean-Jacques Rousseau. Le philosophe, aussi herboriste, est un personnage fil rouge de l’histoire du couple. Mais Ermenonville, à l’époque, ressemble un peu à « un village fantôme« , notamment à cause de la route principale, empruntée par de nombreux camions, qui fait fuir les habitants. Puis, une autre route est construite, et « Ermenonville s’est réveillée comme la Belle au bois dormant. On habitait Paris, on cherchait une maison pour le week-end, quand on est montés dans le jardin, c’est comme si on était entrés dans un autre univers.«
Un jardin qui est rapidement devenu « la petite oeuvre d’art » d’Anne Chassignon et Denis Chabanas, pour le plus grand plaisir de leur clientèle. Chaque détail est travaillé, chaque objet à sa place, de la décoration escargot rose, au papillon légèrement rouillé, en passant par les vieilles horloges.
La végétation a pris place dans cet univers enchanté.
On a d’ailleurs souvent dit au couple : « Ici, c’est le monde d’Amélie Poulain à la campagne. » On valide. Et avant de partir, une charmante boutique, qui ressemble à la caverne d’Alibaba vous permettra de retourner en enfance et d’emporter quelques rêveries…
[…] Une pause rêveries à Ermenonville […]
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