Trônant au coeur de la ville, il en est certainement le monument le plus emblématique. Ayant figuré au côté de Maurice Quentin de la Tour sur les billets de 50 francs, pour ceux qui s’en souviennent. Il s’agit évidemment de l’hôtel de ville de Saint-Quentin. Visite, une fois la nuit tombée.
Étrange spectacle qu’une foule se rassemblant au pied d’un édifice une fois la nuit tombée. Messe noire ? Rassemblement protestataire ? Rien de tout cela cette fois. Il s’agit simplement de visiteurs, venus admirer l’hôtel de ville sous les lueurs magiques d’une nuit d’automne.
A commencer par la façade dans un style gothique, avec ses trois pignons caractéristiques. Témoignage du mouvement flamboyant de cette période d’architecture, la construction de l’hôtel de ville date de 1509. Le carillon, rythme la vie des Saint-Quentinois depuis le milieu du XVIIIe siècle. Disposant de 37 cloches datant de 1924 (les anciennes ayant été fondues par les Allemands durant la guerre), il donne le La de la vie Saint-Quentinoise tous les quarts d’heures de 7 heures le matin, jusque 20 heures le soir.
La salle d’attente des mariages n’a pas toujours eu cette finalité. Elle a été autrefois chapelle puis a hebergé la caisse d’épargne. Ces grandes toiles retracent le courage des Saint-Quentinois lors des différentes batailles, et notamment celle de 1715. Dans cette pièce, l’histoire de la cité et des richesses grâce au textile et à sa situation géographique refait surface.
Dans la salle des mariages, d’où l’imposante cheminée blanche donne sur des têtes sculptées en bois représentant les personnalités de la ville, avait lieu, après la guerre le conseil municipal. Puis, la pièce d’à côté est une nouvelle fois un chef d’oeuvre architecturale de l’art déco avec ses lampes vertes, ses vitraux et sa gigantesque Marianne, aux allures coloniales.
C’est une visite un peu magique, donnant à l’édifice picard des presque allures de Poudlard. Egaré entre la joie d’apprécier une architecture gothique flamboyante, un brun de mordernisme art-déco, c’est tout un tas d’anecdotes historiques, qui sauront vous montrer d’un oeil neuf, les secrets de ce bâtiment emblématique.
Manon Cappelle, Ombéline , Alex Brdnn
Photos de Julien Sarrazin