Les 180 mètres de la rue des Carrières, à Gouvieux, abritent des maisons troglodytes. Peu sont encore habitées. Laurent nous a ouvert sa porte.
« Wouah ! » C’est en général la réaction des touristes qui se baladent dans le village troglodyte de Gouvieux, et que Laurent accueille dans sa maison. C’est à peu près ce que nous avons ressenti, nous aussi.
« Certains voisins ne laissent pas rentrer les curieux. Moi, j’ai envie de faire découvrir ce qu’il s’est passé ici. Du dehors, on ne voit pas la même chose. » La maison est un peu sombre, il y fait frais, et surtout, les murs ressemblent à ceux des grottes.
« Elle appartenait à mon arrière-grand-mère, puis à ma grand-mère. Je l’ai rachetée. » Et Laurent l’a agrandie. « C’est moi qui l’ai faite. Avant, il n’y avait que cette petite partie. »
Pour habiter dans une des maisons de la rue des carrières, il y a des règles à respecter. Une ventilation spéciale doit être mise en place, notamment.
« Avant, derrière, c’était un trou où on faisait du vélo quand on était petits. » Aujourd’hui, c’est un long couloir, plusieurs pièces, des chambres et une salle de bain. La dernière chambre donne sur les champs.
Il n’y a pas de radiateur, ni de chauffage. « La température est constante, entre 18 et 20 degrés, grâce à la craie. » À l’entrée, un four à pain. « Il y en avait un dans chaque maison. Je l’ai refait. Beaucoup ont tout cassé. »
« Pendant les bombardements, les habitants se cachaient ici, c’était une vraie protection dans le village. Il y avait plein de petits habitacles. Mes grands-parents se faisaient payer en poulets ou en lapins. » Après avoir survécu aux bombes, pas de risque que la pierre s’effondre. Mais « il y a toujours des petits bouts qui s’effritent, il faut qu’il y ait une vie dans la maison. »
Laurent tourne les pages de son album photos, raconte les travaux, ses découvertes. « J’ai retrouvé beaucoup de pioches, parce qu’ici, les gens creusaient la pierre. Mais aussi beaucoup d’objets personnels et plein de signatures. »
Suite à son divorce, Laurent a dû mettre sa maison en vente. Mais pour l’instant, il continue à proposer une petite visite de sa maison aux touristes qui s’arrêtent, intrigués, devant sa fenêtre. « Beaucoup de monde se balade ici. Avant, il y avait une production de champignons de Paris, puis les gens sont venus travailler pour la pierre de Saint-Maximin. »
Léa
Photos : Quentin
Plus d’informations en contactant Laurent au 06 72 98 06 68.
Merci pour votre reportage très joliment rédigé,de même que les photos sont sublimes .
C’est avec plaisir que je vous adresse mes sincères remerciements.
Cordialement Laurent.
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