On est allés faire un tour aux Jeudis de l’Île aux fruits, le marché hebdomadaire de l’association Terre Zen, qui propose des produits frais, locaux, issus de l’agriculture biologique. Avec déjà plus de 2800 adhérents, elle est en train de devenir une véritable institution à Amiens.
Ce n’est pas l’Île aux fruits, c’est l’île aux trésors ! D’ailleurs, des fruits, vous n’en trouverez pas dans cette ferme maraîchère bio située au 325, rue de Verdun, à Amiens, pas très loin des hortillonnages. Mais des tas d’autres produits locaux issus de l’agriculture biologique : légumes (choux, betteraves, carottes, laitue, courgettes…), fromage, poisson, charcuterie, bière…
Ouverte en juillet 2017, sur le site d’un grossiste maraîcher (qui s’appelait justement l’Ile aux fruits, d’où le nom) et à l’initiative de l’association Terres Zen, l’éco-lieu ne désemplit pas. Entre 600 et 800 personnes se ruent chaque semaine de 17 à 21 heures aux Jeudis de l’Île aux fruits, le jour du marché. Des vraies « locavores », expression chère à Frédéric Fauvet, président de Terres Zen et militant engagé (il représentait Benoît Hamon dans la Somme lors de l’élection présidentielle de 2017). « Et dans locavore, il y a local, rappelle-t-il. Local et locaux. Donc des gens qui se rencontrent, qui boivent un coup, qui écoutent de la musique… »
Période estivale oblige, ils étaient un peu moins nombreux jeudi 16 août mais l’ambiance était quand même au rendez-vous. En bonne partie grâce, justement, au très éclectique groupe Kilimandzaro. Éclectique… et local bien sûr. Presque une atmosphère de festival. À l’entrée, des bénévoles de l’association sont prêts à enregistrer les demandes d’adhésion, pour la modique somme de 2 euros. Sans vente forcée, bien sûr.
À ce jour, Terres Zen en compte plus de 2800. Un triomphe. « Si on en avait eu la moitié, on aurait déjà été heureux, alors là… » glisse Frédéric Fauvet, qui tient quand même à préserver « une certaine intimité ». « Et puis, ce n’est pas l’objectif d’accumuler les adhérents, même si nous sommes ravis qu’ils nous fassent confiance. L’objectif, ce sont les légumes. C’est notre produit prioritaire. » Qui lui permet d’ailleurs de fournir une dizaine de restaurateurs amiénois. Ces derniers lui renverront – en partie du moins – l’ascenseur dimanche 23 septembre lors d’une journée « street food ». « Ils viendront cuisiner sans bénéfice. L’assiette sera à 5 euros. L’idée pour nous, c’est de montrer qu’on peut bien manger pour pas cher. Et pour eux, bien sûr, de se faire connaître encore davantage. »
De trois salariés et demi à cinq
Autre conséquence de ce succès : Terres Zen va devoir agrandir ses effectifs – de trois salariés et demi, elle passera à cinq en fin d’année – et son terrain d’expression. Elle lorgne sur la parcelle d’à côté, qui mène directement aux hortillonnages, mais aussi sur la halle Freyssinet, située elle aussi dans le quartier, où elle organiserait des événements ponctuels. Elle met déjà en place des ateliers tout au long de l’année : yoga, shiatsu, jardinage, réparation de vélos… Bref, l’Île aux fruits, ce n’est pas seulement de la bonne table. C’est un véritable art de vivre.
Arnaud
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