Luc tient le gîte la Ceriseraie, à Orrouy. Depuis quelques mois, il propose aussi des balades à mobylette, sur les petites routes et chemins de la forêt de Compiègne.
« On voulait trouver quelque chose à proposer à côté du gite. » Depuis 2014, Luc loue un gite pour 12 personnes, à Orrouy, dans l’Oise. Il propose désormais à ses locataires (mais aussi aux non locataires) des balades à mobylette.
Une idée qu’il a mis en place en septembre 2018 et qui lui rappelle sa jeunesse. « Quand je vivais à Dunkerque, tous mes copains en avaient une. C’était notre premier moyen de liberté et de locomotion. On avait 15 ans. » Alors il a trouvé plusieurs modèles du mythique 103 Peugeot sur Le Bon Coin, pour partager ces souvenirs avec les gens de sa génération, mais aussi pour faire découvrir les meules aux plus jeunes. « Je suis allée en chercher en Lorraine, en Normandie et en Alsace. »
Après nous avoir attribué à chacun une mobylette, un casque, une paire de gants et une veste en jean, Luc nous explique comment nous installer et les différentes fonctionnalités de la mobylette. « Vous allez faire un petit tour jusqu’au portail avant de prendre la route. » Comme sur un vélo, il faut s’élancer, regarder bien devant. Et ne pas oublier de contrôler les rétroviseurs. Nos démarrages sont hésitants, les accélérations timides, les freinages brusques. Ces premiers mètres ne nous rassurent pas totalement.
« Certains ont une petite appréhension au début, mais au bout de 4 ou 5 km, c’est réglé. Il suffit de comprendre le freinage et de rouler en file indienne », rassure Luc avant d’ouvrir le portail. Nous voilà partis, derrière notre guide. En effet, au bout de quelques minutes, nous sommes tous beaucoup plus à l’aise et commençons à profiter du paysage, au début à 30 ou 40 km/h seulement.
Le but des balades ? « Découvrir la région et s’éclater. Les meules ne sont pas trop rapides, ce qui permet d’observer autour de soi. » Parce que si Luc est originaire du Nord de la France, il apprécie la Picardie et tient à faire découvrir les plus beaux endroits des environs. « J’ai fait pas mal de repérage. Je me suis parfois perdu, parfois trompé de route. J’ai choisi plusieurs parcours à travers les routes communales, avec des pauses aux plus beaux lieux culturels. » Les circuits peuvent durer jusqu’à quatre heures, sur une distance d’environ 50 km.
Le premier stop a lieu au pied d’une abbaye.
Luc nous demande nos premiers ressentis avant de reprendre la route. Petit à petit, nous nous habituons aux vibrations et au bruit des meules tant apprécié par nos parents lorsqu’ils étaient adolescents. Nos accélérations sont moins hésitantes et nous n’avons plus l’impression de tanguer à chaque virage. Nous ne nous inquiétons plus de chaque geste et profitons désormais totalement. Nous nous arrêtons ensuite parmi les champs de blé d’Éméville, où se trouvent des carrières qu’il est possible de visiter.
Après les routes, nous nous engageons sur une petite piste de forêt où le dépaysement est total.
Deux heures de route après notre départ, nous nous arrêtons manger au bord du lac de Pierrefonds. Sur le chemin du retour, maintenant que nous avons tous adopté nos mobylettes, la vitesse peut augmenter, allant pour les volontaires jusqu’à 70km/heure. Le sentiment de liberté est bien là. Les paysages s’enchainent sans se ressembler : l’ombre de la forêt, les champs de blé à perte de vues, les petits villages fleuris, les vieilles pierres de nos monuments. Nous terminons le parcours par Morienval et son abbaye.
Les balades sont proposées pour deux à quatre personnes, « comme ça, je peux donner des conseils à tout le monde », sourit Luc. Au retour de la balade, « les gens sont contents. Certains revivent leurs années collège et lycée. Les plus jeunes sont agréablement surpris. » Un véritable voyage à travers notre Picardie, mais aussi dans le temps.