À la limite entre la Somme et le Nord, du côté picard, l’Abbaye de Valloires règne en solitaire entre les champs et forêts du Val d’Authie. Ce bâtiment et ses alentours on presque 800 ans d’histoire. Aujourd’hui, ils font partie du patrimoine historique de la région.
L’abbaye de Valloires a vu le jour en 1158 quand les moines l’ont construite pour y habiter d’une manière austère, comme le veut leur tradition. Pendant une heure, un guide emmène les visiteurs en expliquant les secrets de ces vielles pierres.
L’abbaye a connu des périodes de prospérité mais aussi la guerre, les incendies et le pillage. Le bâtiment baroque que l’on voit est plus récent. Elle est la seule abbaye cistercienne du XVIIIe siècle dans la région. Elle accueille aujourd’hui les visiteurs mais pas que : c’est également la maison d’un groupe d’enfants en décrochage ou qui ne peuvent plus vivre avec leur famille.
Le guide explique qu’au XXe siècle, l’Abbaye de Valloires a abrité un important pôle sanitaire et social en faveur d’enfants et de personnes âgées. “Thérèse Papillon (qui a fondé un préventorium en 1992 dans le bâtiment) demandait aux enfants de tousser et d’avoir l’air malade pour éviter que les soldats allemands viennent s’installer à l’abbaye et ça a marché : ils les ont laissés tranquilles pendant la guerre”, explique-t-il avec un léger sourire.
La vie des moines
À l’intérieur, la première chambre que le visiteur peut découvrir est une salle commune de style médiéval et austère avec le plafond voûté. Elle est d’un extrême sobriété. La salle du chapitre était le seul endroit où les moines pouvaient parler entre eux, particulièrement de la loi de Saint Benoit et ses 73 chapitres (guide spirituel avec un règlement et des punitions)
Le jardin intérieur, avec un ancien point d’eau, se trouve au milieu d’un cloître décoré avec des roses. Il donnait accès à différents espaces comme une salle décorée entièrement en bois par le sculpteur et baron autrichien Simon Pfaff de Pfaffenhoffen et la sacristie avec ces quatre peintures représentant des scènes évangéliques. La sobriété et la finesse de la décoration sont une caractéristique remarquable de l’abbaye.
Les détails
L’église abbatiale est d’une telle élégance que tous les visiteurs sont admiratifs. Les boiseries, la décoration en marbre et le magnifique orgue sont le signe d’une architecture baroque mais délicate. Le guide nous fait deviner de quels matériaux sont faits les deux anges à taille humaine suspendus au plafond. “Ce n’est pas du marbre ni du bois, car le poids serait excessif mais tout simplement du papier mâché!” s’exclame-t-il.
À la fin de la visite, le guide présente le plus ancien poirier de la région et peut-être même du pays. Il a 264 ans et ses poires servent encore à préparer une liqueur comme à l’époque des moines. C’est pour cela que leur emblème était en forme de poire. La visite se termine à côté du pigeonnier : “Il fallait l’accord du roi pour en avoir un”, souligne le guide.
Dans l’abbaye et ses alentours, il est possible d’organiser des séminaires, des mariages et des événements culturels. Une boutique propose des produits locaux et un hôtel est aussi sur place. Cet endroit aussi joli et chargé d’histoire vaut bien le détour.
Les jardins de Valloires appartiennent à une autre association. Il vous faut donc un autre ticket pour les visiter mais depuis le terrain de l’abbaye, on peut déjà avoir un aperçu de ce bel écrin de couleurs et d’arômes.
Plus d’infos sur leur site internet : Association Abbaye de Valloires
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