Christian est guide et formateur en bains de forêt. On l’a suivi, hors des chemins, aux étangs de Vieux-Moulin, au cœur de la forêt de Compiègne…
Profiter des bien faits de la forêt au contact des arbres. C’est ce que propose Christian. Ce jour-là, nous le suivons en forêt de Compiègne, aux étangs Saint-Pierre de Vieux-Moulin. “Le parcours n’est pas choisi au hasard. De base, je suis ingénieur forestier, je connais le sol et je sais pourquoi les arbres nous font du bien. Moi, je quitte les chemins“, précise Christian.
Ralentir le rythme de vie
Nous suivons notre guide qui s’enfonce entre les arbres. Ce moment de sylvothérapie doit se faire en silence. “La forêt, c’est mon bureau depuis trente-cinq ans. J’accompagne les gens lors de marches, et pendant deux heures, on ralentit notre rythme de vie. C’est déroutant, car le silence, ça fait peur aux gens.”
Un premier appel de la forêt et Christian nous demande de nous arrêter, de fermer les yeux. Notre respiration suit sa voix. À sa demande, nous nous accroupissons pour toucher la terre et la sentir. Christian explique que celle-ci contient des micro-bactéries qui nous font nous sentir bien.
“La forêt, je ne peux pas la quitter, surtout celle-ci. Je suis issu d’une filière forestière à l’origine. Je suis né à Compiègne, à la campagne. Je n’ai jamais quitté la forêt, c’est ma maison, mon médicament, mon jardin”, sourit Christian.
Les feuilles mortes craquent sous nos pas
Après quelques minutes de marche où le bruit des feuilles mortes qui craquent sous nos chaussures et le chant des oiseaux sont les seuls bruits qui nous guident, nous faisons un deuxième arrêt. L’exercice est surprenant. “L’une d’entre vous va fermer les yeux, et l’autre va l’emmener auprès d’un arbre. Celle qui ferme les yeux pourra alors le toucher, le sentir… Et ne pourra rouvrir les yeux qu’une fois revenue au point de départ. Là, elle devra deviner quel arbre elle a touché ! Normalement, tout le monde réussit !”
Plus loin, Christian nous fait imaginer que nous traversons une tempête. En plein milieu des arbres, troncs au sol et fougères, nous dansons légèrement, guidés par notre partenaire et le vent qui souffle légèrement sur notre corps.
Ces deux heures de bain de forêt s’arrêtent quelques mètres plus loin, près d’un cours d’eau. “On se pose près du ruisseau pour l’écouter. Ici, les animaux s’habituent à nous. Une fois, une biche s’est endormie sur mon bras.”
Christian propose également des sorties botaniques, des sorties champignons et des bivouacs. “On dort dans des hamacs que je fournis. Il faut juste rapporter le repas du soir et un duvet. Le matin, on prend un petit-déjeuner très frugal au pied du hamac et on caresse des sangliers !” Objectifs ? Se déconnecter et créer du lien. “Plein de femmes seules viennent en groupe et sympathisent, les gens ont du mal à se quitter“, se réjouit Christian.
Il accompagne ainsi des personnes qui ne se sentent plus bien dans leur vie personnelle ou professionnelle. “Aller en forêt fait juste du bien. La forêt a un effet miroir. Le coach ce n’est pas moi, c’est la forêt.”
Christian s’adresse également aux enfants, puisqu’il a l’agrément Éducation nationale pour l’Oise. “Dans ce cas, la salle d’école, c’est la forêt !” Une véritable connexion à la nature.
Comm El
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